Pêche loisir du thon rouge #16
Le thon rouge est un poisson qui fait rêver tous les pêcheurs. Capable de faire des rushs à plus de 80 km/h, ce pélagique est certainement un des plus puissants de la planète. Néanmoins, l’espèce était il y a encore quelques années en déclin et était même classée en voie de disparition.
Grâce à des quotas drastiques imposés par la communauté européenne suite à de nombreuses études scientifiques, ce poisson est désormais de plus en plus présent sur nos côtes — pour le plus grand plaisir des pêcheurs sportifs ! Retrouvez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur ce grand pélagique avec notamment un dossier exclusif sur le suivi de l’espèce par les scientifiques grâce à la pose de balises satellites
Dernière mise à jour le 31 mars 2019
- Voir l'ancienne version « Thon rouge » — du 15 juin 2016
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Taille et poids
Le thon rouge mesure en moyenne entre 1 et 2 mètres mais il peut atteindre plus de 3 mètres pour près de 800 kg.
Le plus gros thon rouge jamais pêché à la ligne est de 1496 lb – soit 678,58 kg (record I.G.F.A.).
Le plus gros thon jamais vu a été capturé avec un palangre professionnel pesait 845 kg !
Le thon rouge peut vivre jusqu’à 30 ans.
La croissance des juvéniles est très rapide et ils peuvent ainsi atteindre un poids d’un kilo un mois après leur naissance !
- Nom commun : thon, thon rouge
- Famille : scombridae (scombridés)
- Nom scientifique : Thunnus thynnu
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Description
Avec sa tête conique et son corps fusiforme, le thon dispose d’un hydrodynamisme maximal lui permettant d’atteindre des vitesses impressionnantes. Il peut accélérer aussi vite qu’une voiture de sport et atteindre près de 80 km/h ! Ainsi, ses nageoires latérales se rabattent dans des cavités spécifiques et même sa première nageoire dorsale se loge dans un sillon lorsqu’elle se rabat.
Juste après la deuxième nageoire dorsale et la nageoire anale, se trouvent une série de 8 à 10 pinnules en haut et en bas de la queue. Le thon dispose même au niveau de sa caudale de carènes horizontales. Ces pinnules et ces carènes participent à la stabilité de la nage de ce grand pélagique. En fait, tout dans son corps est taillé pour la vitesse !
Le dos est d’un bleu très foncé – presque noir. Cette couleur s’éclaircit dans un gris bleu métallisé à mesure qu’on descend sur les cotés. Les flancs sont clairs avec de reflets rosâtres. Le ventre est blanc et légèrement argenté. Les pinnules situées sur la queue sont jaunes avec des bords noirs.
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Le saviez-vous ?
Le thon rouge a la particularité d’avoir une température interne supérieure à celle de l’eau dans laquelle il évolue – ce qui est atypique pour un poisson.
Il peut ainsi avoir une température de 10°C supérieure au milieu où il vit !
Il consomme ainsi beaucoup d’énergie à nager – ce qui contribue à maintenir sa température corporelle supérieure à celle du milieu dans lequel il évolue.
Il peut ainsi continuer à s’alimenter dans des eaux dont la température peut aller de 3 à près de 30°C, ce qui est rare dans la nature.
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Biotopes
Ce pélagique peut évoluer dans toutes les couches d’eau, y compris les plus profondes.
Il est ainsi capable de chasser des proies jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur et il peut même descendre jusqu’à près de 1000 mètres de fond.
Le thon apprécie particulièrement les estuaires riches en nourriture comme par exemple l’embouchure du Rhône ou le delta du Po.
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Alimentation
Le thon rouge possède un insatiable appétit et il se nourrit beaucoup. Il est ainsi capable d’absorber jusqu’à 30% de son propre poids par jour, ce qui est considérable !
Il se nourrit principalement de poissons vivant en bancs importants comme l’anchois, la sardine, le maquereau, le sprat, le hareng, etc. Il peut également manger des céphalopodes ou même du krill.
Son mode de prédation privilégié est la chasse en groupe de bancs de poissons qu’il accule à la surface.
Ces périodes de frénésie alimentaire auxquelles participent les oiseaux marins (sternes, mouettes, etc.) créent alors une forte agitation qui est visible sur de grandes distances.
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Un pélagique migrateur
Le thon rouge est présent en Atlantique et en Méditerranée. Le thon rouge est un poisson qui se déplace beaucoup au cours de sa vie. Il est ainsi capable d’effectuer des migrations de plusieurs milliers de kilomètres par an. Ayant un comportement grégaire, ce pélagique vit en bancs.
Bien que les thons rouges soient fidèles à leurs lieux de pontes, il est fréquent que des bancs passent par le détroit de Gibraltar. Ses migrations en Méditerranée prennent de multiples itinéraires – toujours dans le but de se reproduire. Certains bancs passent le long des côtes du Maghreb, d’autres passent par les Baléares ou bien encore par la Sicile.
Certaines zones de fraie sont bien connues comme par exemple le sud de l’Espagne (ex : Ibiza), la Lybie, la Sicile, les Baléares, etc. Bien que cette espèce soit l’objet de nombreuses études, on ne connait pas encore toutes ses voies de migration. C’est la raison pour laquelle les scientifiques continuent leurs recherches sur ce grand pélagique.
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Un poisson faisant l’objet de nombreuses études scientifiques
Le thon rouge ayant une grande valeur commerciale, il a fait l’objet d’une pêche commerciale acharnée qui a fait gravement chuter sa population. Les enjeux économiques sont tels que des recherches très poussées ont été menées au niveau européen. En effet, les craintes de l’extinction de cette espèce à cause de la surpêche commerciale étaient bien réelles puisque sa population avait baissé de plus de 80 % en quelques décennies. C’est donc la raison pour laquelle des quotas ont été fixés aux différentes pêcheries commerciales afin de permettre au stock de se reconstituer.
Des études scientifiques sur les flux migratoires des thons rouges ont été menées par des scientifiques de tous les pays européens. Le diagnostic scientifique sur cette espèce est ainsi réalisé par le travail international de l’ICCAT. En France, l’Ifremer est l’organisme chargé de l’étude de ce grand pélagique. Sous l’égide de Mr Jean-Marc Fromentin, directeur adjoint de l’UMR MARBEC et chercheur en écologie halieutique pour l’Ifremer, des recherches poussées sur la dynamique des populations de thons rouge ont été menées.
Cet organisme s’est associé avec plusieurs pêcheurs sportifs pour mener une campagne de pose de balises sur des thons rouges afin de pouvoir suivre leurs migrations et pour mieux connaitre l’espèce. Parmi ces pêcheurs s’étant associé à l’Ifremer, le célèbre compétiteur Daniel Lopuszanski a ainsi grandement participé durant de nombreuses années à cette campagne de suivi de l’espèce.
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Comment calculer le poids d’un thon rouge ?
Dans le cadre des études réalisées sur les migrations des thons rouges, les scientifiques ont créé un système de calcul très ingénieux pour connaitre le poids d’un thon par la mesure de sa circonférence en cm (juste devant la première nageoire dorsale) et sa longueur en cm en suivant la courbe du corps (de la bouche à la fourche de la queue). Après un très grand nombre de capture où toutes ces données ont été enregistrées pour chaque individu, les scientifiques ont en effet déterminé le rapport taille / circonférence pour déterminer le poids.
Ce calcul simple est assez exact à quelques kilos près et ne demande que quelques secondes avec un mètre ruban. Il permet donc une relâche rapide du thon et lui permet donc d’avoir de meilleures chances de survie. Cette formule sera tout aussi utile au pêcheur sportif ! Même en pratiquant une pêche 100 % no-kill, il est en effet toujours intéressant de connaitre le poids du thon qu’on vient de pêcher.
Etant donné la masse que représente ce poisson, le peser avec un peson est quasi impossible et demanderait tant de temps que ce pélagique n’y survivrait pas. Ce système de calcul est donc idéal pour déterminer facilement le poids d’un thon car il permet une relâche rapide.
Astuce Top Fishing :
Avec des poissons aussi gros, mesurer leur circonférence peut être difficile – ne serait-ce qu’à cause de leur seul poids. De même, cela entraine des manipulations supplémentaires qui impactent directement le poisson.
Une bonne solution est de prendre uniquement la mesure de la moitié de la circonférence lorsque le poisson est sur le flanc. Prenez soin de bien suivre la courbe du corps en partant de la base de la première nageoire dorsale puis de descendre jusqu’à la base de la nageoire ventrale.
En multipliant par deux ce chiffre, vous aurez donc la circonférence totale du thon rouge. Pratique, rapide et parfait pour ce poisson fragile qui peut ainsi être relâché plus vite !
Dossier : Le thon rouge
- 1/8 Interview de Daniel Lopuszanski
- 2/8 Pêche loisir du thon rouge
- 3/8 Comment pêcher le thon rouge ?
- 4/8 Comment pêcher le thon à la traîne rapide ?
- 5/8 Comment pêcher le thon dans les chasses ?
- 6/8 Comment pêcher le thon au broumé ?
- 7/8 Réglementation pour la pêche du thon en 2019
- 8/8 Sélection de leurres pour la pêche de Thon sur chasse