Permis de pêche en mer #12
Une "charte d'engagements et d'objectifs pour une pêche maritime de loisir écoresponsable" a été signée en juillet par les représentants des pêcheurs et les ministères de l'agriculture et de l'écologie. Cette charte vise à mieux encadrer les activités de pêche amateur dont l'impact sur les ressources marines est montré du doigt. Elle devrait faire évoluer rapidement la législation en vigueur concerne donc tous les pêcheurs, à pied, du bord ou en bateau.
Dernière mise à jour le 18 décembre 2018
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Inscription gratuite.
Dans un premier temps, il est envisagé que les pêcheurs qui pratiquent en mer doivent se déclarer auprès des autorités compétentes. Cette déclaration devrait prendre la forme d’une inscription gratuite dans un premier temps. Un recensement préalable des effectifs qui seront mis à une contribution financière plus tard par la délivrance d’un permis ou d’une licence obligatoire ? Souhaitons que non ! Il y a 2,5 millions de personnes qui pratiquent la pêche de plaisance en mer : 71 % à pied, 33 % du rivage, et 25 % à bord d'un bateau, beaucoup cumulant les différents modes de pêche. Les dépenses liées à l'activité sont estimées entre 1,2 et 1,8 milliard d'euros par an. Les enjeux sont importants et la tentation d’imposer un permis obligatoire et payant sera grande. Y aura-il pour autant plus de contrôles ciblés sur les amateurs poissonniers à plein temps, dont le nombre reste limité, mais capables de faire des carnages sur des départements entiers par avidité ? Ce n’est pas sûr. On sait bien que ce n’est pas le pêcheur du dimanche, surtout en Méditerranée, qui impacte l’avenir de la ressource marine par ses prises dominicales.
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Marquer ses poissons et les déclarer
Il apparaît déjà établi que les pêcheurs auront à marquer leurs prises en leur coupant la queue et il semble qu’il faille également déclarer toutes ses prises. Cette proposition ne manque pas de soulever des questions et l’on imagine déjà le travail de comptage et d’écriture pour les amateurs de soupe de poissons qui piquent girelles et labridés par dizaines au cours d’une sortie. C’est surréaliste ! Les prises devraient également se voir limitées en nombre avec de possibles aménagements de période de fermeture au cours desquelles la pêche de certaines espèces seraient interdite, pendant le frai principalement. À l’heure actuelle, la limitation des prises relève de l’appréciation : Les prises sont limitées pour une consommation familiale raisonnable.
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Du bar ou loup il n’y a pas qu’un pas
Cette charte et les engagements qu’elle appelle sont fondés en grande partie sur le problème de la pêche intensive du bar en Atlantique et en Manche. C’est effectivement le poisson roi des pêcheurs au lancer dont la mode a explosé il y une quinzaine d’années. Selon l’enquête réalisée par l'Institut Français pour l'Exploitation de la Mer et BVA, parue en 2009, les plaisanciers captureraient plus de bars que les pêcheurs professionnels (5 600 tonnes par an pour les amateurs, contre 5 300 pour les professionnels). L’impact de cette activité de loisir n’est donc pas négligeable. En Méditerranée, la pêche du loup est beaucoup plus compliquée que celle du bar en Atlantique. De fait les pêcheurs qui se focalisent exclusivement sur le loup sont beaucoup plus rares que sur les côtes bretonnes et prélèvent beaucoup moins de poissons.