Après la pêche des poissons de roche et la petite traîne côtière, nous vous proposons de découvrir, en troisième volet de notre dossier sur les pêches faciles de l'été, une forme originale et très amusante de pêche à soutenir légère à pratiquer à la côte, en plage et le long des digues du bord de mer, avec comme objectif principal la prise de beaux sparidés qui pourront être agrémentés d'espèces moins recherchées, mais tout aussi amusantes à pêcher : marbrés, dorades, veyrades, pageots, beaux yeux, rougets, sévereaux, mulets, …
Quelques conseils éclairés pour aborder au mieux la pêche des beaux poissons en terre depuis un bateau.

Lorsqu'on a pas envie de gagner le large et de parcourir des milles nautiques à la recherche de postes éloignés, prospecter en terre, à portée de canne du bord, peut se révéler tout aussi productif en particulier pendant les mois chauds de l'été. C'est l'époque à laquelle la plupart des beaux poissons côtiers sont à la côte, parfois même entre les pieds des baigneurs. Les dorades, marbrés, loups, sars, rougets et les veyrades fréquentent en effet assidûment le bord de mer en été et évoluent essentiellement entre 0 et 30 mètres de profondeur. Contrairement à une idée reçue, les beaux poissons ne fuient pas forcément le bruit et l'agitation estivale et il n'est pas rare de réaliser de belles pêches en présence de jet-ski ou d'autres plaisanciers bruyants. En ciblant les abords des plages et des digues du bord de mer de 3 à 15 mètres profondeur qui présentent des fonds propres type sableux, de gravières ou fonds mixtes au relief régulier, vous êtes quasiment assuré de la présence de beaux poissons, dorade, marbrés ou encore rougets sous la coque ou à proximité. Il ne reste plus alors qu'à les faire mordre.

Accessible à tous, ce mode de pêche à soutenir léger consiste à animer des montages eschés sur le fond par tirettes entrecoupées de pauses plus ou moins longues dans le but de croiser la route de sparidés en maraude sur le secteur ou d'attirer l'attention des plus curieux d'entres-eux (marbrés et sars notamment) et de les inciter à se rapprocher de l'appât. Dans cette optique, il ne faut pas hésiter à gratter le plomb sur le fond pour soulever de petits nuages de particules. Ces fumeroles de sédiments attirent rougets et marbrés comme des aimants. C'est une pêche tactile et prospective qui se révèle bien souvent beaucoup plus productive qu'une ligne simplement calée sur le fond. Facile à mettre en oeuvre, cette approche demande peu de préparation et se pratique avec un minimum de matériel. La technique idéale pour combiner plaisirs de la pêche et sortie en famille par exemple, avec dans le même temps la possibilité bien réelle de réaliser de superbes prises. Elle se différencie de la pêche à soutenir classique essentiellement par le matériel et les montages utilisés, plus légers, pour s'adapter conditions de pêche par faible profondeur.

Au niveau de la canne et du moulinet privilégiez un ensemble léger constitué d'une canne à buscle sensible et nerveuse en association avec un bon petit moulinet au frein fiable garni en monofilament nylon de 24 ou 26/100. Un ensemble de ce gabarit vous permettra de lancer en douceur à 30 ou 40 mètres du bateau et se révèlera agréable à pêcher sur la durée, sans fatigue excessive. La pêche se déroulant sur de petites profondeurs (3 à 4 m parfois), il vaut mieux éloigner ses montages de la coque. La légèreté de l'ensemble est primordiale pour un meilleur ressenti des touches et du relief sous-marin côté pêcheur et une discrétion maximale côté poissons. Au niveau de la longueur de la canne nous recommandons un modèle de 2m70 à 3m au minimum. Si les cannes plus courtes sont pratiques à bord d'un bateau, elles ne permettent pas de lancer des montages avec de longs bas de ligne. Avec une canne de 3m par contre, vous pourrez facilement expédier des bas de ligne d'1m50, bien plus efficaces sur les beaux poissons que les avançons de 30 ou 40 cm.

Plus encore qu'en pêche à soutenir classique, finesse et discrétion sont de rigueur au niveau du montage et des bas de ligne pour pêcher de beaux poissons sur petis fonds. Montage coulissant de rigueur, avec plomb percé ou montage sur coulisseau, très faiblement lesté pour une sensibilité maximale. Une olivette de 15 grammes par exemple suffit amplement pour placer votre appât à une trentaine de mètres du bateau. Elle tiendra le fond aussi bien qu'une olive de 40 grammes qui exercerait des tensions plus marquées sur la ligne au moment des premières prises en bouche du poisson. Au niveau des bas de ligne, les traînants d'1m20 à 2m en fluorocarbone de 18 à 22/100 sont les plus indiqués. On les montera sur des hameçons fins de fer légers et très piquants en taille 4 à 8 les plus adaptés à ce mode de pêche à l'appât entre pêche à soutenir classique et pêche à la volée. En ce qui concerne les appâts, les ver de fines sections sont les plus adaptés à ce type de prospection : cordelles, mourons, vers américains, ou encore des dures ou de demi-dure si vous ne ciblez pas spécialement les espèces nobles.

Au mouillage ou en dérive, en poste ou en pêche itinérante, prospectant successivement tous les bons coins de votre secteur de pêche, cette approche ludique et de proximité de la pêche à soutenir en plage ou sur les touts petits fonds côtiers vous procurera de belles émotions et très certains de jolis poissons pour clôturer la saison estivale. Ensuite, c'est plus au large qu'il faudra partir les retrouver.