Surf light #44
Le surfcasting est un mode de pêche qui se pratique par définition en plage et qui consiste à proposer des esches naturelles sur des montages plombés posés sur le fond. Cette forme de pêche met généralement en œuvre plusieurs cannes, entre 2 et 6, qui travaillent simultanément. Une fois les lignes lancées vers le large, on laisse le montage se poser sur le fond et l’on cale les cannes sur une pique de surf ou un trépied en attendant la touche.
Dernière mise à jour le 20 décembre 2018
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Les bases de la pêche en surf léger
Variante moderne de la pêche en surfcasting classique qui se pratiquait à la base sur un mode lourd à mi-lourd sur les côtes de l’Atlantique, le Surf léger s’est développé depuis une quinzaine d’années sous l’influence des pêcheurs méditerranéens. Comme son nom l’indique, la technique se pratique avec du matériel moins puissant et beaucoup plus sensible que le surfcasting classique.
Pour attraper des daurades et des marbrés, les sudistes avaient besoin d’affiner le matériel et les montages en utilisant des cannes fines et légères, discrètes en termes de résistance sous les tirées du poisson et très sensibles pour indiquer les plus infimes touches. Importés d’Italie, les touts premiers modèles de cannes de surf léger haut de gamme ont été adoptés immédiatement par les passionnés de surfcasting et de pêche à la calée. Une véritable révélation pour les pêcheurs en Méditerranée qui ne disposaient pas jusqu’alors de cannes à pêche vraiment adaptées aux spécificités de leurs techniques. Pour pêcher dans le sud de la France, les cannes de surf léger participent en effet de façon déterminante à la réussite de la pêche.
Elles autorisent l’utilisation de fils fins, de montages légers avec des plombées réduites pour un maximum de discrétion au fond de l’eau. Hyper sensibles, elles sont sans égal pour déceler les touches les plus fines sans éveiller la méfiance d’espèces délicates à piquer comme la daurade royale. Leur action plutôt douce au lancer permet d’expédier à appâts et des eschages fragiles à bonne distance sans en altérer l’intégrité ou la présentation. Des outils parfaitement adaptés et indispensables aujourd’hui pour pêcher de beaux poissons en bordure de Méditerranée.
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Le matériel pour pêcher en surf léger :
Portrait robot d’une canne de surf light : Il s’agit d’une canne télescopique en carbone, avec pointe très fine de type buscle en carbone (scion plein), de 3m60 à 4m20 de longueur et d’une plage de puissance de 60-120 gr pour les modèles surf léger classique ou de 40-80 gr pour les cannes ultra-légères. Les cannes de surf léger haut de gamme pèsent moins de 300 gr pour certaines… Un régal de sensibilité et des sensations décuplées sur les belles prises.
Le type de moulinet à privilégier : Le moulinet est à choisir de gabarit léger à mi-lourd (d'un poids de 400 à 550 gr) avec une large bobine et une vitesse de récupération élevée. Avec modèle de 400 à 550 gr au frein doux et précis doté d’une récupération de 90 cm à 1m par tour de manivelle monté sur une canne de surf léger, vous disposez d’une ensemble parfaitement cohérent pour pêcher daurades royales et marbrés en plage.
Le corps de ligne : Pour garnir le moulinet on utilise du nylon de qualité ou un fil fluorocoating (Nylon classique enrobé d’une pellicule de fluorocarbone pour produire une ligne plus raide et à la meilleure glisse). Les fils de 28/100 constituent une bonne moyenne pour pêcher en surf léger. En fonction des conditions de pêche (état de la mer, type de fond, humeur des poissons, …), le corps de ligne pourra être affiné jusqu’au 24/100 ou augmenté en évitant toutefois d’excéder les 30/100.
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Les montages de pêche en surf léger :
Les montages coulissants : Les montages coulissants sont de loin les plus utilisés pour pêcher en surf léger. Ces montages opposent un effet d’inertie réduit au maximum lors de la touche du poisson : la plombée n’est pas fixée sur la ligne et le fil circule librement à l’intérieur de l’orifice coulissant sans tension ou lourdeur suspecte du côté du poisson. Un must pour pêcher la daurade et tous les poissons tatillons. Certains pêcheurs méditerranéens les utilisent exclusivement en les adaptant aux conditions de pêche en présence. Il existe en effet de nombreuses déclinaisons possibles pour les montages coulissants qui pourront répondre à la majorité des situations de pêche rencontrées : Montage classique au plomb percé enfilé sur le corps de ligne (olive, plomb hexagonal à crampon, rocobomb coulissant), montage type coulisseau ou agrafe émerillonnée enfilé sur le corps de ligne et raccordé à un plomb à œillet, montage coulissant à plombée décalé en dérivation (sur le même principe que le précédent mais avec une portion de fil entre le plomb et le coulisseau ou l’agrafe émerillonnée), …
Le Montage Pater Noster : Moins utilisé que le montage coulissant, le montage pater noster se révèle néanmoins très efficace sous certaines conditions. C’est le montage de base de la forme classique de pêche en surfcasting. Il est constitué avec une plombée terminale et un ou deux bas de ligne raccordés en hauteur sur le corps de ligne à l’aide d’un émerillon pater-noster, d’une perle émerillonnée ou encore d’une perle percée en croix en butée sur un noeud d’arrêt. C’est un montage à mettre en œuvre pour pêcher canne en main et ferrer les poissons à la touche en proposant des esches de petit calibre. Par mer formée à agitée et en présence de poissons décidés et mordeurs, le montage surf classique se révèle parfois supérieur en efficacité par rapport aux coulissants. Si vous pêchez canne calée avec le frein serré, le montage pater-noster est auto ferrant avec le poisson qui se pique dans sa fuite par la mise en tension simultanée de la ligne sur le plomb et le nerf de la canne. Lorsque les poissons produisent des départs fulgurants sur les montages coulissants sans se piquer pour autant, le montage pater permet souvent de faire la différence. À connaître absolument donc…
Quel que soit le montage mis en œuvre, on s’efforcera d’appliquer systématiquement la politique de la plus petite plombée possible avec pour objectif de lancer loin sans forcément fouetter (on lancera d’autant plus loin que le corps de ligne utilisé est fin) et de tenir le fond sans alourdir excessivement la ligne toujours par souci de sensibilité et de discrétion.
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Les bas de ligne et les appâts recommandés pour pêcher en surf léger.
Le bas de ligne joue également un rôle prépondérant dès lors que l’on souhaite se mesurer avec des poissons difficiles comme les daurades, les marbrés, les vérades, … Avec longueur, finesse et discrétion comme maîtres mots, les bas de ligne doivent suffisamment éloigner les appâts du plomb pour limiter les effets d’inertie et de vibrations tout en étant le moins visibles possible aux yeux des poissons. On privilégiera donc les fils fluorocarbone ou fluorocoating (quasiment invisible sous l’eau du fait de leur indice de réfraction de la lumière proche de celui de l’élément liquide) de petits calibres pour réaliser ses bas de ligne.
On trouve désormais dans le commerce des bas de ligne prêts à pêcher de bonne facture, mais il est recommandé pour un pêcheur régulier en surfcasting d’apprendre à monter ses hameçons ce qui permet de moduler sa pêche à s’adaptant aux tendances du moment pendant la sortie. Ainsi, on peut aussi bien choisir la longueur du bas de ligne, que son diamètre ainsi que la forme et la taille de l’hameçon.
En règle générale, les bas de ligne utilisés en surf léger mesurent 1m50 en moyenne en fluorocarbone de 18 à 28/100 en fonction des conditions de pêche et du gabarit de l’appât. On pourra allonger la longueur jusqu’à 2m50 si les touches se font désirer. Le volume et le poids de l’esche sont à prendre en considération pour sélectionner le bon calibre de bas de ligne en suivant une règle toute simple : Un fil épais pour présenter un appât lourd et volumineux (risque de vriller ou d’emmêler un fil trop fin) et un fil fin pour proposer une esche de petit calibre (discrétion visuelle et comportement plus naturelle de l’appât léger que s’il est proposé sur un fil de fort calibre, trop raide). La taille et la forme de l’hameçon dépendent aussi du type d’appât choisi et de son volume en se référant également à une règle simple : gros hameçon pour gros appât et petits hameçons pour petites esches. Les modèles renversés spécial daurade et les hameçons droits à hampe mi-longues sont de loin les plus utilisés pour surfer en Méditerranée.
On optera pour des N°4 à 8 pour proposer des esches de petit gabarit : cordelle, mouron, ver américain, piade, favouille en morceau, languette ou tentacule de céphalopode, … Pour présenter des appâts plus volumineux destinés aux loups et aux grosses dorades, on optera pour une N°2 à 1/0 pour présenter un beau bibi, une favouille entière, une sardine ou une belle bouchée de céphalopode (calamar, seiche, …) ou de coquillage (couteau, belle bouchée de chair de moule ficelée au fil élastique, …).
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Trois exemples de bas de ligne pour pêcher en surf léger :
Bas de ligne N°1 : Pêche de blanquette et marbré en eaux claires par beau temps.
2m en fluorocarbone ou coating de 20/100 – Hameçon renversé N°6 – Appâts : Cordelles, mouron, petit ver américain, …
Bas de ligne N°2 : Pêche de dorade et de sar par mer formée.
1m50 en fluorocarbone ou coating de 24/100 hameçon renversé N°4 – Appâts : Bibi, Gros ver américain, favouille en morceau
Bas de ligne N°3 : Pêche de beaux poissons, dorade, loup, gros sar par mer agitée.
1m80 en fluorocarbone ou coating de 28/100 hameçon renversé N°1/0 – Appâts : Gros bibi, belle bouchée de céphalopode, favouille entière, …